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Filip Salac : « Je reste positif »

Victime depuis le début de l’année de chutes et de blessures à répétition, Filip Salac, pilote Moto2 de l’équipe ELF MARC VDS, n’a toujours pas réussi à lancer sa saison. Pourtant, malgré le manque de réussite qui freine ses performances, le pilote tchèque de l’équipe Elf Marc VDS reste optimiste.

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Vous venez de terminer dixième du Grand Prix d’Autriche 2024 le 18 août dernier. Ce résultat a dû vous faire du bien…

Oui, d’autant que ce n’était que mon deuxième top dix de la saison, et l’une des rares courses que j’ai pu terminer. J’espère maintenant que la malchance qui me poursuit depuis le début de l’année est derrière moi. Nous ne sommes qu’au début de la seconde moitié du championnat, et j’espère pouvoir enfin récolter les résultats que l’on attend de moi.

Comment expliquez-vous l’enchaînement de blessures dont vous avez été victime ?

C’est difficile à dire car ces blessures ne sont pas vraiment liées. Déjà, j’ai attaqué la saison sans être physiquement à 100%. Je m’étais fait opérer du syndrome des loges en début d’année, mais l’intervention n’avait pas été réalisée correctement et j’ai dû repasser entre les mains d’un autre chirurgien. Quand j’ai commencé à récupérer, il y a eu cette chute au Mugello à cause d’un problème de frein dû à un contact avec un adversaire. Et puis une nouvelle chute aux Pays-Bas qui m’a valu une blessure à l’épaule. J’ai raté deux courses, et en revenant en Angleterre je tombe à nouveau… Je pense qu’on peut difficilement être plus malchanceux que cela.

Comme d’autres pilotes, vous semblez ne pas encore avoir totalement assimilé le pilotage qu’exigent les pneus Pirelli qui ont, cette année, remplacé les Dunlop…

Je pense que c’est difficile pour tout le monde car ces pneus ne fonctionnent pas de la même manière. On a d’autant plus de mal à les cerner que leur rendement varie énormément entre deux runs. Dès qu’ils refroidissent et qu’on reprend la piste, ils ne réagissent plus pareil. C’est difficile dans ces conditions de régler la moto.

Le pilotage des motos a-t-il changé ?

Oui, il faut davantage forcer sur l’avant, et aussi sur l’arrière car ces pneus ont été conçus pour le Superbike et des motos plus lourdes et plus puissantes que les Moto2. Avec moins de puissance, on a du mal à les utiliser correctement. Et ils se dégradent aussi plus vite. Je suis souvent rapide en début de course, mais beaucoup moins dans les derniers tours.

Les pilotes qui arrivent du Moto3 semblent aujourd’hui plutôt bien s’en tirer…

Il y a beaucoup moins de chutes avec les Pirelli car l’avant prévient bien. Et même si on est un peu optimiste sur un freinage, il est toujours possible d’en remettre un peu plus sans problème. Cela veut dire aussi que le niveau général de la catégorie est plus relevé.

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On le voit aux chronos réalisés aux essais et en course…

Oui, les Pirelli ont un bon grip, mais ils offrent aussi moins de support. Et pour un pilote comme moi qui aime sentir sa moto pour attaquer, j’ai parfois l’impression de rouler avec une machine équipée de double suspensions.

Comment progresser d’ici la fin de l’année ?

J’espère déjà pouvoir faire plus de tours de circuit que je n’ai pu en faire jusqu’à présent. C’est en roulant qu’on va trouver des solutions et progresser avec notre matériel. Le Grand Prix d’Autriche a fait du bien, la séance de tests qui a suivi aussi. Je ne suis pas encore à 100% avec mon genou depuis ma dernière chute en tests à Aragon, mais je reste positif. J’ai la chance d’être dans une super équipe avec des techniciens expérimentés. Mon objectif pour cette fin de saison sera de moins tomber et de me faire plaisir. A partir de là les résultats suivront.