L’Endurance est une discipline où tu cours depuis plus de quinze ans. Que penses-tu de son évolution ?
Le fait de voir tous ces constructeurs qui reviennent après avoir un peu déserté cette catégorie, c’est une satisfaction et un grand plaisir de pouvoir y prendre part. D'autant plus qu'il s'agit de constructeurs très prestigieux. C’est beau à regarder lorsque l’on est en dehors de la voiture, et sympa à vivre lorsque l’on est à l’intérieur. Quand on roule, on est toujours face à de nombreux constructeurs, des belles voitures conduites par des tops pilotes donc c’est vraiment agréable et je parle là en tant que fan d’Endurance.
Comment tu expliques cet engouement ?
Cette nouvelle réglementation permet de développer une voiture avec un système hybride, avec des budgets un peu plus contrôlés. Elle est faite de manière très intelligente et en cela elle est séduisante. D’où ce fort engouement des constructeurs qui y voient à la fois un spectacle attrayant, un cadre prestigieux avec le championnat du monde FIA, les 24 Heures du Mans mais aussi un laboratoire pour leurs nouvelles technologies. Je pense aussi que plus il y a de constructeurs, plus c’est attrayant donc ça a aussi un effet un peu boule de neige, qui fait qu’on se retrouve aujourd’hui avec une vingtaine d’Hypercar au Mans ce qui est assez incroyable.
Tu te définis comme un passionné d’Endurance. Qu’aimes-tu dans cette discipline ?
Ce que j’aime plus que tout, c’est le partage, le fait qu’il y ait plusieurs pilotes qui participent au résultat de la voiture et d’avoir toute une équipe derrière qui a un rôle prépondérant. Sur une Endurance de 24 Heures, il y a beaucoup de changements de pneumatiques, de stratégie, parfois des changements de pièces, donc toute l’équipe a vraiment un rôle très important à jouer et la cohésion, la cohérence entre tous, est primordiale. C’est ce qui me correspond le plus, j’ai eu la chance de faire pas mal de monoplace, je prenais beaucoup de plaisir au volant mais en dehors c’est vrai que c’était un peu frustrant pour moi parce que c’est vraiment plus individualiste, avec chacun l’un contre l’autre. Là je me retrouve plus dans l’esprit de l’Endurance.
Tu as passé la saison passée à développer l’Alpine A424. Est-ce que ce travail de l’ombre est une facette que tu apprécies ?
Clairement, c’est une de mes phases favorites. J’ai pu le faire pour plusieurs constructeurs et c’est vrai que c’est passionnant. J’aime beaucoup la technique, du coup j’apprécie cette période où on passe pas mal de pièces, de philosophies différentes, en revue, pour en essayer d’extraire la meilleure. C’est aussi des moments un peu privilégiés que tu partages avec l’équipe, que ce soit les gens qui dessinent la voiture, ceux qui la produisent, ceux qui l’assemblent puis ensuite ceux qui l’exploitent. On a vraiment une vue globale de tout le projet.