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Randy de Puniet : « Trois saisons merveilleuses »

De ses débuts en Grands Prix à sa neuvième place au classement du championnat MotoGP en 2009, en passant par son passage en classe reine avec Kawasaki, Randy de Puniet a souvent porté les couleurs Elf. C’est avec le team Honda LCR qu’il les a le plus fait briller.

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Si vous deviez situer dans votre carrière les saisons disputées sous les couleurs du team Honda LCR, où les placeriez-vous ?

En très bonne place ! J’ai passé trois ans dans l’équipe Honda LCR qui bénéficiait alors du soutien de Elf, de 2008 à 2010. Durant cette période la Honda RC213V était plutôt performante, et avec Christophe Bourguignon, qui m’avait suivi de l’équipe Kawasaki au team LCR, je disposais d’un super chef mécanicien. Au-delà de la complicité qu’il y avait entre nous, Christophe faisait du super boulot. Il m’a beaucoup aidé à progresser. Lucio Cecchinello, était aussi un super team manager, toujours à l’écoute et de bon conseil. Humainement et sportivement, ces trois saisons furent merveilleuses.

En 2008, vous terminez quinzième du championnat du monde…

C’était ma première année avec la Honda, et je suis beaucoup tombé. Aux essais, j’arrivais à faire de bons chrono. Je crois que je termine septième du classement des qualifications. En revanche, j’ai fait pas mal d’erreurs en course. On manquait de moteur et j’essayais de compenser en forçant sur les entrées de virage. J’ai eu aussi un peu de mal à m’adapter aux pneus Michelin dont les caractéristiques étaient différentes des Bridgestone. J’arrivais aussi d’une équipe officielle à une équipe indépendante… Ça allait beaucoup mieux en 2009.

Parce que la Honda était plus performante ?

Oui, et aussi parce que je la connaissais mieux. Je termine quatrième à Jerez, je monte sur le podium à Donington… Je figurais régulièrement dans le top dix.

Et puis il y a eu cette fracture de la cheville en motocross…

Oui, sans chercher d’excuses, cela m’a coûté cher. C’était fin juillet… J’ai enchaîné des places de douzième, de onzième, parce que je n’étais pas physiquement à 100 %. Au final, je termine onzième du championnat à dix points du septième… Il y a eu aussi ma chute en Malaisie, où j’étais bien parti, et puis des problèmes de grip en Australie et à Valence…

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Être le seul pilote de l’équipe n’était-il pas un handicap ?

L’avantage d’évoluer dans un team avec un seul pilote, c’est que tout le monde est à 100 % derrière toi. Le revers de la médaille, c’est effectivement que tu n’as personne vers qui te tourner lorsque les choses ne se passent pas comme elles le devraient. Tu ne peux pas regarder ailleurs. Quand il y a deux pilotes dans une équipe, il y a aussi deux chefs mécaniciens, deux télémétristes… Cela fait des cerveaux supplémentaires qui peuvent amener des solutions. Maintenant, je ne vais pas me plaindre. Quand j’étais en 250cc, j’avais presque toujours fonctionné comme ça, notamment avec Lucio, et on avait toujours réussi à s’en sortir.

Et puis il y a cette saison 2010 où vous vous blessez alors que vous pouvez prétendre au top cinq au classement général…

Je suis passé du rêve au cauchemar. Sixième au Qatar, au Mugello, à Silverstone et à Assen, quatrième à Barcelone… Quatrième, c’était la place que j’occupais à mi-saison au classement général. Et puis il y a cette chute aux essais du Grand Prix d’Allemagne. Je me fais mal à la cheville, je suis gêné pour piloter et je tombe à nouveau en course. Je me retrouve au milieu de la piste et Mika Kallio me roule sur la jambe gauche… Bilan, fractures du tibia et du péroné. Je serre les dents, je ne rate que le Grand Prix suivant à Laguna Seca, mais le mal est fait. Sur les neuf courses suivantes, je ne parviens à rentrer qu’une seule fois dans le top six. Tout s’est compliqué avec l’équipe, et j’ai dû finalement chercher une place ailleurs en fin d’année. L’histoire ne s’est pas terminée comme elle aurait pu, mais je garde tout de même d’excellents souvenirs de cette période.