Être le seul pilote de l’équipe n’était-il pas un handicap ?
L’avantage d’évoluer dans un team avec un seul pilote, c’est que tout le monde est à 100 % derrière toi. Le revers de la médaille, c’est effectivement que tu n’as personne vers qui te tourner lorsque les choses ne se passent pas comme elles le devraient. Tu ne peux pas regarder ailleurs. Quand il y a deux pilotes dans une équipe, il y a aussi deux chefs mécaniciens, deux télémétristes… Cela fait des cerveaux supplémentaires qui peuvent amener des solutions. Maintenant, je ne vais pas me plaindre. Quand j’étais en 250cc, j’avais presque toujours fonctionné comme ça, notamment avec Lucio, et on avait toujours réussi à s’en sortir.
Et puis il y a cette saison 2010 où vous vous blessez alors que vous pouvez prétendre au top cinq au classement général…
Je suis passé du rêve au cauchemar. Sixième au Qatar, au Mugello, à Silverstone et à Assen, quatrième à Barcelone… Quatrième, c’était la place que j’occupais à mi-saison au classement général. Et puis il y a cette chute aux essais du Grand Prix d’Allemagne. Je me fais mal à la cheville, je suis gêné pour piloter et je tombe à nouveau en course. Je me retrouve au milieu de la piste et Mika Kallio me roule sur la jambe gauche… Bilan, fractures du tibia et du péroné. Je serre les dents, je ne rate que le Grand Prix suivant à Laguna Seca, mais le mal est fait. Sur les neuf courses suivantes, je ne parviens à rentrer qu’une seule fois dans le top six. Tout s’est compliqué avec l’équipe, et j’ai dû finalement chercher une place ailleurs en fin d’année. L’histoire ne s’est pas terminée comme elle aurait pu, mais je garde tout de même d’excellents souvenirs de cette période.