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Miguel Oliveira : « Quand on a gagné, on sait qu’on est capable de le faire et qu’on peut recommencer. »

Aujourd’hui pilote Aprilia au sein de l’équipe américaine Trackhouse Racing, Miguel Oliveira a débuté en MotoGP en 2019, sous les couleurs Elf, avec le team KTM Tech 3. Et c’est avec la structure dirigée par Hervé Poncharal qu’il a décroché, la saison suivante, sa première victoire en classe reine.

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Quels souvenirs gardez-vous de votre première saison en MotoGP ?

C’était en 2019… Un vrai choc pour moi. Je sortais d’une saison en Moto2 durant laquelle je m’étais battu pour le titre jusqu’à la fin en décrochant victoires et podiums, et là tout d’un coup je n’étais plus nulle part. Cette année-là, la KTM était difficile à piloter, et encore plus pour un rookie comme moi, sans expérience. Pour ne rien arranger, je me suis blessé en cours de saison. Malgré tout ça, je garde de cette saison 2019 de bons souvenirs. Il y avait une super ambiance dans le team Tech 3, très familiale. C’est quelque chose que j’ai beaucoup apprécié.

Le fait de ne pas obtenir les résultats escomptés ne vous a pas découragé ?

Non, au contraire, cela m’a rendu plus fort. Je savais que je n’avais pas la meilleure moto, et j’étais convaincu qu’avec une machine plus performante je pourrais montrer mon vrai potentiel.


C’est ce que vous avez fait la saison suivante, en obtenant, avec la même équipe, votre premier victoire en classe reine…

Exactement !

Cette saison 2020 a démarré très tard à cause de la pandémie de Covid. Comment avez-vous vécu cette période pleine d’incertitudes ?

Je n’ai jamais arrêté de m’entraîner. Mais comme tout le monde, j’étais un peu désorienté. On était coincé à la maison sans trop savoir comment tout cela allait prendre fin. J’ai essayé de profiter de cette période en passant du temps avec ma femme. Il fallait toutefois rester concentré et ne pas se démobiliser en attendant que le championnat puisse reprendre.

C’est ce qui a fini par arriver en juillet, avec les deux premières courses à Jerez…

C’était une saison particulière avec moins de Grands Prix, peu de de circuits… On est resté en Europe, essentiellement en Espagne, et j’ai fait la plupart des déplacements en voiture pour éviter les aéroports. Il fallait faire attention pour ne pas attraper le Covid au risque de ne pas pouvoir courir… On avait aussi des courses qui s’enchaînaient sur les mêmes circuits, ce qui était peut-être le truc le plus difficile à gérer. Au final, j’ai remporté cette année-là mes deux premières victoires en MotoGP, et ce sont évidemment de très bons souvenirs.

La première, vous l’avez obtenue en Autriche où personne ne vous attend

Ce fut aussi pour moi une surprise, surtout après le drapeau rouge… J’ai dû prendre le deuxième départ sans avoir la bonne monte pneumatique. Je n’avais plus de pneu dur pour l’avant, mais j’ai quand réussi à m’imposer dans le dernier virage après avoir fait une bonne partie de la course derrière Jack Miller et Pol Espargaro. C’était juste incroyable, et même si les tribunes étaient vides à cause du Covid, l’émotion était grande à l’arrivée.

D’autant que c’était aussi la première victoire du team Tech 3 en MotoGP…

Oui, c’était génial pour toute l’équipe. La fête a été belle.

Que vous a apporté cette première victoire ? De la confiance ?

Oui, bien sûr. A partir de là j’étais convaincu de pouvoir me battre aux avant-postes tous les week-ends, surtout que cette année-là la moto fonctionnait vraiment très bien. Quand on a gagné, on sait qu’on est capable de le faire et qu’on peut recommencer.

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C’est ce que vous avez fait lors de la dernière course, chez vous, au Portugal…

Oui, et cette victoire reste sans nul doute l’un des meilleurs souvenirs de ma carrière. Cela faisait pratiquement dix ans qu’il n’y avait pas eu de Grand Prix au Portugal. Qu’un pilote portugais s’impose en ayant mené quasiment du départ à l’arrivée… C’était vraiment spécial. Et cela m’a aussi ouvert les portes de l’équipe KTM officielle. Mon seul regret est qu’il n’y ait pas eu de fans autour de la piste pour partager avec eux cet historique moment.