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Maximilian Günther : « Mon but est de devenir champion du monde en Formule E »

Passé de Maserati MSG Racing à DS PENSKE pendant l’intersaison du championnat du monde ABB FIA de Formule E, le pilote allemand de 27 ans s’est confié à l’issue du premier rendez-vous de la saison 2024-2025.

Comment s’est passé votre rapprochement avec DS PENSKE ?

Les conversations ont commencé au cours de la saison 10 et pour moi c’était assez clair que c’était ce dont j’avais envie pour mon futur. Les choses ont progressé naturellement et je suis très heureux de cette nouvelle étape. J’ai été séduit par l’intégralité du projet : le leadership, la vision d’avenir… Jay Penske, Phil Charles, Stellantis Motorsport forment une famille inspirante avec des objectifs précis, pas de compromis sur la performance, guidée par l’envie de performer et c’est un état d’esprit dans lequel je me retrouve totalement. Mon but est de devenir champion du monde en Formule E et j’ai le sentiment qu’avec cette équipe c’est possible. C’est pour ça que la décision a été très simple à prendre pour moi.

Vous connaissiez déjà les membres de Stellantis Motorsport. Cela a-t-il facilité votre intégration ?

J’ai connu un beau chapitre avec Maserati pendant deux ans, on a passé plusieurs caps ensemble et je suis content de rester dans la famille Stellantis. Les visages sont en majorité nouveaux pour moi mais j’en connaissais quand même déjà un certain nombre de l’équipe de développement, ce qui a évidemment facilité mon intégration. Il y a aussi toujours certaines personnes, peut-être six ou sept, que j’ai connues à mes débuts dans la précédente formation de Jay, Dragon. C’est sympa de boucler la boucle et de courir à nouveau ensemble.

Comment jugez-vous votre précédente campagne ?

La saison 10 a été très bonne pour nous, particulièrement la première partie où nous avons marqué des points à chaque course et où nous nous sommes battus en permanence aux avant-postes. Tokyo a évidemment été le moment fort de notre saison avec cette victoire. La deuxième partie de l’année a été plus difficile, il nous manquait de la performance globalement : cela fait malheureusement partie du jeu des fois. La compétition est si serrée en Formule E que cela arrive. J’ai le sentiment d’avoir tiré le meilleur parti de mon package et j’en suis satisfait.

La saison 11 voit l’introduction de la voiture GEN3 Evo, qu’en pensez-vous ?

Pour être honnête, tous les pilotes aiment cette nouvelle voiture car elle est mieux sous tous rapports. Les pneus ont plus de grip en qualifications et c’est sympa d’avoir à les gérer en course. Cela apporte une variable de plus à l’équation. La voiture en elle-même est plus belle, elle est aussi plus aérodynamique. Le plus gros changement concerne évidemment les quatre roues motrices, notamment en Attack Mode, et c’est juste impressionnant. L’accélération est sidérante, on a la sensation de piloter une fusée et c’est vraiment fantastique pour nous, pilotes. Il va aussi y avoir l’introduction de la charge rapide, avec Pit Boost, et cela va jouer un grand rôle dans la stratégie des courses où ce sera implémenté. On est tous excités par tous ces nouveaux challenges et on a tâché de s’y préparer pour le mieux. Les courses seront spectaculaires, ça c’est sûr !

Quels sont les challenges associés à l’introduction de cette nouvelle voiture ?

D’un point de vue pilotage, il faut savoir passer de deux roues motrices à quatre, c’est quelque chose que l’on retrouve nulle part ailleurs. En Formule E, d’un tour à l’autre, tu dois adapter ton style de conduite en fonction du mode dans lequel tu évolues. On l’a vu déjà à São Paulo, cela joue un rôle prépondérant dans la stratégie, les dépassements sont désormais bien plus possibles et c’est donc une addition positive. C’est la même chose pour Pit Boost : cela ajoute un élément stratégique supplémentaire et c’est bien également de démontrer les progrès technologiques réalisés en termes de charge rapide sur ces voitures. Pour tous les constructeurs impliqués, c’est très important. 

Comment s’est passée la course d’ouverture de la saison 11 à São Paulo ?

C’était un très bon départ pour nous. On est très contents de la performance, on s’est qualifiés dans le top 4, et 99 % de la course se sont très bien passés. On se battait constamment à l’avant, et encore jusqu’à quelques tours du but, on jouait le podium, exactement là où on veut être. Ensuite, il y a eu cet incident malheureux du virage 5 qui nous a mis hors jeu mais c’est la course. Le résultat ne reflète pas notre niveau du week-end mais ce n’est pas si grave, on se concentre sur notre performance. On aura une autre chance à Mexico et je suis confiant.

Quels sont vos plans d’ici là ?

Je passe beaucoup de temps avec l’équipe en Grande-Bretagne au simulateur. On va évidemment analyser São Paulo et on a clairement beaucoup de choses à notre agenda avec Mexico. Il faut toujours développer, peaufiner chaque détail, pour améliorer notre compétitivité. 

Mexico peut-il vous convenir ?

Je ne pense qu’il y ait un circuit où nous ne serons pas bien. En Formule E, tout est question de menus détails. Mexico représente un beau challenge, un parfait mix de virages rapides et d’autres à plus basse vitesse. Les dépassements y sont possibles, l’altitude joue aussi son rôle pour les pneus et tout ce qui est lié à la température. Mais c’est toujours spécial d’y courir d’un point de vue ambiance, notamment dans le Foro Sol, et j’ai vraiment hâte d’y être.

DS PENKSE est officiellement soutenu par TotalEnergies qui vous fournit des lubrifiants et graisses sur mesure. Dans un environnement aussi concurrentiel, combien est-ce important ?

C’est extrêmement important d’avoir un partenaire du calibre, avec le professionnalisme et le savoir-faire, de TotalEnergies. En Formule E, on repousse les limites dans tous les aspects de la technologie et l’un des points importants concerne évidemment les lubrifiants que l’on utilise. TotalEnergies a une longue histoire commune avec Stellantis Motorsport et DS en Formule E et c’est vraiment une chance de les avoir à nos côtés.

Que préférez-vous en Formule E ?

La Formule E est belle à plusieurs titres : le championnat, son état d’esprit, est très moderne avec toujours l’envie d’innover. Le niveau de compétition est aussi incomparable, il y a de nombreux constructeurs et top pilotes se battant au dixième. Et les voitures sont top à piloter. On participe à une innovation globale, et même si c’est très complexe, en tant que pilote on contribue à faire la différence aussi bien en qualifications qu’en course. Car il y a tellement de choses à gérer, la stratégie, la gestion de l’énergie…

Tutoyer la limite en qualif sur un circuit urbain avec une monoplace quatre roues motrices de 350 kW pour quelque 860 kg, équipée de pneus de série, c'est comment ?

C’est juste incroyable. On adore tous les circuits en ville, il faut y être super précis, utiliser chaque centimètre de bitume. Les monoplaces de Formule E sont dessinées pour ça, et avec les quatre roues motrices, l’équilibre, l’accélération, elles sont vraiment sympas. La qualification est évidemment toujours un moment fort du week-end, avec une belle montée d’adrénaline.

Quel est le meilleur moment de votre carrière en Formule E ?

J’ai connu beaucoup de grands moments en Formule E, mais si je devais n’en choisir qu’un, je dirais ma première victoire à Santiago en 2020. C’était mon premier succès en tant que professionnel et je m’en souviendrai toujours car c’est ce pourquoi j’ai toujours travaillé, c’était un rêve qui devenait réalité.

Quel est votre circuit favori toutes saisons confondues ?

C’est très simple, c’est Monaco. Pour l’histoire, la beauté du tracé. Monaco est indissociable de la course et tout pilote veut l’emporter dans les rues de la Principauté. En plus, c’est ma course à domicile depuis quelques années.