Comment se passe la communication avec le Japon ?
Quand ils parlent compétition, les techniciens parviennent toujours à se comprendre, quelle que soit la langue parlée. On dessine aussi beaucoup. Bien évidemment, comme je l’ai dit, il y a des différences de culture qui font que l’on n’aborde pas toujours les problèmes de la même manière. La façon de réagir, d’aborder le travail quotidien, le niveau de précision… Oui, il y a des différences dans notre approche, mais quand on partage le même objectif, on finit par se comprendre. Peut-être que le plus difficile avec les Japonais est de leur faire changer d’idée quand ils sont convaincus de quelque chose. Mais honnêtement, je ne sais pas si dans ce domaine nous sommes très différents.
Qu’avez-vous appris d’eux ?
Techniquement, il y a des domaines où ils sont très forts, étonnamment forts. Et d’autres où, je ne dirais pas faibles… Mais disons moins exigeants. Par exemple ils sont très bons en matière de châssis et de moteur, notamment en termes d’usage du moteur. Honnêtement, je ne m’attendais pas à cela. Ils ont leur propre idée sur la manière de fabriquer un moteur, et ils en sont très fiers. C’est quelque chose qui a de la valeur, parce que je pense que si demain on supprimait l’électronique, leur moto fonctionnerait. Je ne suis pas certain que cela serait le cas pour les autres. A côté de cela, ils sous-estiment complètement l’effet de l’aérodynamique. Ils en voient l’impact, mais ils ne s’en soucient pas. Aujourd’hui ils y font d’avantage attention, et cela commence à se ressentir. Après il y a l’électronique que l’on peut et que l’on doit améliorer, notamment dans la façon de gérer le logiciel unifié.