Quelle est la recette du succès ?
Ce succès tient son origine d’une réflexion conjointement menée par l’ACO, la FIA et l’IMSA. Au-delà de la convergence avec nos amis américains, le règlement Hypercar permet une maîtrise des coûts pour les constructeurs et une liberté sans pareille dans la conception des prototypes. Par exemple, les audacieuses Peugeot 9X8 et Ferrari 499P sont tout simplement magnifiques. Le FIA WEC rassemble les plus belles voitures de course du monde.
Dans la foulée du boost procuré par l'édition du Centenaire des 24 Heures du Mans, l'arrivée de pilotes comme Valentino Rossi ou Mick Schumacher avec l'Alpine Elf Endurance Team peut-elle faire passer l'Endurance dans une autre dimension d'un point de vue médiatisation ?
En plus de celle des constructeurs les plus prestigieux, la participation au FIA WEC des grands noms de la discipline est évidemment importante. Quand nous avons annoncé que Valentino Rossi, Mick Schumacher mais aussi Jenson Button rejoindraient la grille du championnat, les retombées médiatiques et les réactions sur nos réseaux sociaux ont été exceptionnelles ! Cela montre à quel point l’Endurance est devenue extrêmement attractive. Mais ne perdons pas de vue que de nombreux autres grands et talentueux pilotes sont engagés en FIA WEC cette année.
Cette année marque la disparition de la catégorie LMP2 en FIA WEC et l'avènement aussi du LMGT3 : quelle est l'idée derrière ? Une volonté de simplification de la discipline ?
Suite au succès grandissant de la catégorie Hypercar, nous avons été contraints de prendre des décisions difficiles. Comme tous les championnats, nous devons nous adapter et évoluer avec le temps. Cela ne signifie pas pour autant la disparition du LMP2. Il s’agit toujours de la catégorie reine de l’European Le Mans Series (ELMS), la formule de promotion du FIA WEC, et le LMP2 sera toujours présent aux 24 Heures du Mans. Les équipes et pilotes LMP2 nous ont offert un superbe spectacle en piste depuis de nombreuses années et nous leur sommes très reconnaissants pour cela.
En LMGT3, dix-huit voitures et neuf constructeurs seront présents au départ. Comment expliquez-vous là aussi cet engouement immédiat ?
La nouvelle classe LMGT3 se base sur la plate-forme technique GT3 définie par la FIA. Celle-ci connaît un grand succès dans la compétition-client, offre un large éventail de marques et de modèles et met à l’honneur les gentlemen drivers, un élément incontournable du FIA WEC. Dès la première saison du LMGT3, nous avons atteint le quota maximal de dix-huit engagés suite à l’arrivée de constructeurs de renom comme BMW, Ford, Lamborghini, Lexus et McLaren qui rejoignent donc Aston Martin, Corvette, Ferrari et Porsche.
Quelle a été la réflexion conjointe menée avec TotalEnergies, qui a précédé à la mise en place dès 2022 de l'Excellium Racing 100, un carburant certifié 100 % durable ?
Depuis 2022, TotalEnergies fournit le premier carburant 100 % durable à être utilisé par l’ensemble des voitures engagées dans un championnat majeur de la FIA. Ce carburant issu de l’économie circulaire, et plus précisément du recyclage de la biomasse résiduelle de la viticulture française, répond autant aux exigences de la FIA qu’à celles des constructeurs automobiles et de la directive européenne sur les énergies renouvelables. Excellium Racing 100 illustre les valeurs portées par TotalEnergies et le FIA WEC : l’innovation en compétition au service de la transition énergétique. L’introduction du carburant a permis une réduction d’au moins 65 % des émissions de CO2 des prototypes et des voitures GT engagés en FIA WEC.
Vous mettez l'accent sur l'innovation, à l'image de ce que vous faites avec TotalEnergies pour le carburant ou bien avec les travaux entrepris conjointement pour l'introduction future de l'Hydrogène au Mans. Est-ce là la clé du succès actuel de l'Endurance ? Est-ce le parfait laboratoire pour les constructeurs pour mettre à l'épreuve et promouvoir leurs solutions de mobilité de demain ?
La compétition automobile constitue une plateforme de recherche et de développement unique, permettant l’introduction de technologies durables qui profitent ensuite aux automobilistes du monde entier. De par les exigences extrêmes des courses d’endurance, le FIA WEC représente ainsi la pointe de l’innovation. En termes de conception, de performances et de sécurité, le FIA WEC offre donc un terrain de jeu sans pareil aux constructeurs automobiles pour l’implémentation de leurs innovations. Nos règlements offrent une souplesse visant à mettre en avant les technologies hybrides, les avancées relatives aux carburants durables et la réduction de l’empreinte carbone des véhicules. Ces technologies correspondent aux stratégies des constructeurs. C’est l’une des raisons pour laquelle la grille du FIA WEC est aussi dense.
Quelles sont les réflexions d'avenir pour que l'Endurance continue à surfer ainsi sur la vague ?
Comme vous l’avez évoqué, l’hydrogène représente la prochaine étape vers la compétition décarbonée. Le moment est venu de montrer qu’une technologie hydrogène maîtrisée, fiable et performante représente une alternative aux carburants fossiles, et ce sans la moindre émission de CO2. La technologie hydrogène a été retenue pour intégrer le FIA WEC et sa course phare, les 24 Heures du Mans, dans un avenir très proche par l’intermédiaire du programme Mission H24 et d’une catégorie dédiée.
Cette année marque l'entrée au calendrier du Qatar, qui accueille ce mois-ci le Prologue puis l'épreuve d'ouverture, laquelle sera la deuxième plus longue course de la saison après Le Mans et on y attend de fortes chaleurs. C'était une volonté délibérée de débuter d'entrée par un gros morceau ?
Par son tracé et ses infrastructures, le Circuit International de Lusail répond en tous points aux exigences requises par l’élite du sport automobile. Les travaux de rénovation entrepris font de Lusail l’un des circuits les plus prestigieux au monde. Il était donc logique que le Qatar rejoigne le calendrier du FIA WEC. La promotion du sport automobile et du FIA WEC dans des nouveaux marchés profitera autant aux fans de la discipline qu’aux constructeurs.
Le calendrier compte désormais huit rendez-vous. Comment envisagez-vous le futur de ce point de vue-là ?
Tout est une question d’équilibre. Le calendrier vise à servir au mieux l’intérêt général du championnat et celui des partenaires, des constructeurs, des équipes et des fans. Pour concevoir le meilleur calendrier possible, nous devons trouver un équilibre entre les tracés mythiques du sport automobile et des nouveaux circuits. Avec de nouvelles courses à Imola et au Qatar, ainsi que le retour très attendu du championnat à Interlagos et Austin, le calendrier 2024 du FIA WEC répond parfaitement à cette exigence.